Le dictionnaire du langage de la Street

Cocktail à base de pastis de Marseille. Inventé en 2021 en Haute-Loire par de beaux zigottos. Il consiste à boire un pastis de Marseille sans le diluer.

Oh, Flo, viens boire un péquélé avec moi !
Bertrand, ou est ton péquélé ?
Théo t'as trop bu de péquélé !

Issu d’un amalgame sémantique à la fois abrupt et visionnaire, « Killuminati » résulte de la fusion iconoclaste du verbe anglais to kill — anéantir, supprimer — et du substantif Illuminati, désignant dans l’imaginaire contemporain une oligarchie occulte et tentaculaire, supposément investie du pouvoir réel sous les oripeaux illusoires des institutions officielles.

Ce vocable, attribué à Tupac Amaru Shakur, poète insurgé et prophète tragique de la contre-modernité urbaine, transcende la simple rhétorique du complot pour revêtir la forme d’un mot d’ordre eschatologique, d’un manifeste de libération cognitive face aux systèmes insidieux de domination symbolique.

Par cette désignation, l’artiste opère une déconstruction radicale des structures invisibles du pouvoir, perçues non seulement comme économico-politiques, mais aussi métaphysiques et linguistiques, infiltrant jusqu’aux tréfonds de la conscience collective. Le terme « Killuminati » ne renvoie donc point à la destruction matérielle d’un groupe secret défini, mais bien à l’éradication spirituelle de l’obscurantisme volontaire entretenu par les élites à travers les dispositifs de contrôle de la pensée : médias de masse, dogmes institutionnalisés, et consumérisme aliénant.

Dans cette perspective, le Killuminatisme — si l’on ose forger ce dérivé conceptuel — peut être interprété comme une gnose moderne, un savoir interdit que l’on arrache par la souffrance, l’art, et l’insubordination. Il s’érige ainsi en philosophie de la dissidence, où la parole retrouve sa charge performative, et où le refus de se soumettre devient acte sacré.

« Chen Zen, j'arrive killuminati comme Ol' Bastard »​
- Freeze Corleone, 3 Planètes

Plav (n. m.) — Terme d’argot contemporain, issu d’une déformation phonétique du mot plan, utilisé dans les registres familiers et principalement dans les échanges de la jeunesse urbaine. Il désigne de manière informelle un projet ponctuel, une rencontre programmée, ou toute forme d’activité sociale envisagée, que ce soit dans un cadre festif, amical, improvisé ou pour exercer une action lucrative.

Bien que son usage soit ancré dans une langue relâchée, le mot « plav » témoigne d’une vitalité linguistique propre aux sociolectes jeunes, où l’innovation lexicale contribue à forger une identité collective et à marquer l’appartenance à un groupe générationnel ou culturel.

Dans l’encoignure d’une ruelle étroite, dissimulée entre deux immeubles aux allures fatiguées, deux silhouettes s’étaient extraites de la pénombre, drapées dans l’anonymat. L’échange fut bref, presque chorégraphié : une poignée de main furtive, un regard entendu, le froissement discret d’un sac plastique glissé d’une paume à l’autre.

— « Carré ton plav. T'es un tigre. », murmura l’un, dans une diction abrégée, presque chuchotée, comme si le mot lui-même devait échapper à la pesanteur des lois.

mohamed bouhafs

bobof vien la