verlan

Le verlan, c’est un code linguistique né dans les milieux populaires français, qui consiste à inverser les syllabes d’un mot pour créer une nouvelle forme plus cryptée et plus identitaire. Utilisé d’abord pour parler sans être compris des adultes ou des autorités, il est devenu un pilier du langage de la rue, du rap et des réseaux sociaux. Aujourd’hui, il sert autant à marquer l’appartenance à une culture urbaine qu’à donner du style à une phrase, avec des mots comme "chelou", "teuf", "meuf" ou "ouf" largement passés dans le langage courant.

skred, en scred autre orthographe

« Scred » signifie faire quelque chose discrètement, sans attirer l’attention. Le mot vient du verlan « discret », popularisé notamment par la Scred Connexion (Paris). Le terme est resté dans toute la culture street, où la discrétion est un art : gérer ses plans, ses relations, ses mouvements sans bruit ni drama. En scred, c’est la manière officielle de dire qu’on fait ça hors radar.

Ils sont partis en scred, personne a capté.

tiss-m autre orthographe

« Tisem » signifie frère, pote très proche, allié de confiance. Le mot vient du verlan de « mec-ti » (petit mec) et s’est installé dans les zones urbaines comme une manière affective mais street d’interpeller quelqu’un de son cercle. Il implique une proximité réelle : on ne dit pas tisem à n’importe qui. Dans la musique, il est souvent utilisé comme marqueur d’un lien fraternel, d’une équipe soudée.

Viens par ici tisem, faut qu’j’te parle.

cheume, chem, cem autre orthographe

« Cheum », c’est le verlan officiel de « moche », mais dans le langage street ça dépasse juste le fait d’être pas beau. Le mot sert à clasher un style nul, une vibe éclatée, un outfit sans âme, ou même une attitude pas cohérente. Dans les quartiers comme en ligne, dire qu’un truc est “cheum” c’est une manière directe de dire que ça n’a aucun flow, que ça casse l’ambiance. Le terme est ancré dans l’ADN du rap FR, où il sert souvent à mettre une distance ou un mépris assumé envers ce qui manque de goût ou d’authenticité.

Frérot, ta veste fluo là… c’est trop cheum, on peut pas sortir comme ça.

krari, crarri, craly, crari-crari autre orthographe

Mot d'origine incertaine mais ancré dans la street culture parisienne. Il signifie ‘faire semblant’, ‘jouer un rôle’, souvent pour se donner un style ou une importance. Le terme est utilisé pour désigner quelqu’un qui surjoue.

Il parle crari c’est un bandit, alors qu’il sort jamais de chez lui.