argot

tiss-m autre orthographe

« Tisem » signifie frère, pote très proche, allié de confiance. Le mot vient du verlan de « mec-ti » (petit mec) et s’est installé dans les zones urbaines comme une manière affective mais street d’interpeller quelqu’un de son cercle. Il implique une proximité réelle : on ne dit pas tisem à n’importe qui. Dans la musique, il est souvent utilisé comme marqueur d’un lien fraternel, d’une équipe soudée.

Viens par ici tisem, faut qu’j’te parle.

sharo, charro, Charo autre orthographe

« Charo » vient de « charognard » et symbolise quelqu’un qui ne lâche rien : une personne prête à tout pour atteindre son objectif, surtout dans la street. Le terme peut être positif, pour dire qu’on est déterminé, ou négatif, pour parler d’un comportement trop insistant, notamment dans la drague. Popularisé par Niska, « charo » est devenu un code de mentalité : avancer même quand c’est dur, gratter chaque opportunité, faire preuve d’une résilience brutale.

Il lâche jamais, c’est un vrai charo quand il veut quelque chose.

Binks, binx autre orthographe

« Binks » désigne le quartier, le bloc, l’endroit où la street respire et où les gens ont leurs repères. C’est un mot très implanté dans le rap français, symbolisant le terrain, l’endroit d’où tu viens et qui t’a forgé. Dire « le binks » c’est parler d’un espace qui mélange débrouille, solidarité, histoires sombres et souvenirs d’enfance. Dans la culture jeune, le terme peut aussi désigner un groupe soudé, une zone où tout le monde se connaît et où les codes sont respectés.

On se voit au binks après le taf, y’a l’équipe.

sem autre orthographe

« Seum » c’est la rage sale, la frustration qui te colle à la peau quand un plan part en fumée ou que la vie te met un coup de pression gratuit. Le mot vient de l’arabe « sèmm » (poison) et s’est ancré dans la street comme une manière brute de dire qu’on a le cœur noirci par la déception. Le seum, c’est pas juste être triste : c’est ruminer, c’est bouillonner, c’est serrer les dents. Les jeunes l’utilisent pour tout, du petit échec quotidien à la vraie trahison qui laisse un goût amer.

J’ai trop le seum, j’ai raté le dernier métro.

baï, bail, bay autre orthographe

« Bails » c’est le mot passe-partout de la street : ça peut vouloir dire les plans, les histoires, les embrouilles ou toute situation en cours. Sa force, c’est qu’il s’adapte à tout. On demande les bails pour savoir ce qui se passe, pour se mettre à jour, ou pour organiser une soirée. Le mot est ultra présent dans le rap et dans l’oralité jeune, où il sert à garder du mystère ou à parler d’un contexte sans trop détailler. C’est un mot qui dit beaucoup en disant peu.

Donc c’est quoi les bails ce soir ? On bouge ou pas ?

autre orthographe

Dans la street, « khalass » c’est l’acte de payer, de régler, mais aussi d’assumer pour le groupe. Le mot vient de l’arabe (« terminé ») et s’est transformé en langage urbain pour désigner le geste de sortir l’argent, souvent dans un contexte amical ou fraternel. « Khalass » porte une valeur de respect : celui qui khalass montre qu’il est carré, qu’il tient son rang. Le mot s’entend beaucoup dans les quartiers, les snacks, les halls, ou dans certains morceaux de rap où il symbolise la générosité et la débrouille.

C’est moi qui khalass aujourd’hui, vous prenez rien.

hass, hesse autre orthographe

« Hess », c’est la galère puissance mille : plus de sous, plus de plan, plus de marge. Le mot vient de l’arabe et s’est imposé dans la street pour parler d’une période compliquée où tout s’enchaîne mal. C’est le terme parfait pour résumer un quotidien sous pression, qu’il s’agisse d’embrouilles, de galère de taff, ou d’un moral en dents de scie. Dans les quartiers, dire qu’on est « en hess » c’est une manière cash d’exprimer qu’on tient malgré tout, même quand la vie veut te mettre au tapis.

Depuis que j’ai cramé mon salaire en deux jours, je suis en full hess.

cheume, chem, cem autre orthographe

« Cheum », c’est le verlan officiel de « moche », mais dans le langage street ça dépasse juste le fait d’être pas beau. Le mot sert à clasher un style nul, une vibe éclatée, un outfit sans âme, ou même une attitude pas cohérente. Dans les quartiers comme en ligne, dire qu’un truc est “cheum” c’est une manière directe de dire que ça n’a aucun flow, que ça casse l’ambiance. Le terme est ancré dans l’ADN du rap FR, où il sert souvent à mettre une distance ou un mépris assumé envers ce qui manque de goût ou d’authenticité.

Frérot, ta veste fluo là… c’est trop cheum, on peut pas sortir comme ça.

Binks, binx autre orthographe

Mot issu du rap français (notamment la mouvance parisienne). Il désigne le quartier, la zone d’origine, souvent chargé d’un attachement affectif. ‘Le binks’ peut aussi représenter un environnement rude où l’on apprend la débrouillardise.

On revient tout droit du binks, ici on fait nos règles.