- faire tourner autre orthographe
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Expression de partage qui signifie passer quelque chose : info, plan, argent, weed, opportunité. Dans la street, « faire tourner » révèle la solidarité du groupe et la manière dont les ressources circulent. Ce n’est pas seulement un geste, mais une manière d’affirmer l’importance de l’entraide dans un environnement rude. Le rap l’utilise dans ce sens mais aussi symboliquement pour évoquer l’influence musicale.
Fais tourner, tout le monde doit en avoir.
quartier
- se taper une barre autre orthographe
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Expression signifiant rire fort, exploser de rire, souvent dans un contexte de vannes entre potes. Dans les quartiers, l’humour est omniprésent, et se taper une barre est presque un rituel social. Le mot est très utilisé dans le rap et les contenus jeunes pour décrire un moment d’euphorie partagée. Il est lié à un style de communication spontané, où l’ambiance peut passer du sérieux au fou rire en une seconde.
On s’est tapé une barre en entendant sa vanne.
- bédot autre orthographe
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« Bédot » désigne un joint, souvent roulé de manière artisanale et consommé dans les halls, parcs ou voitures. Le terme fait partie du lexique street depuis longtemps, mais il reste utilisé par la Gen Z dans un sens plus détendu, presque ritualisé. C’est une activité sociale, un moment de pause, un prétexte pour se regrouper. Dans le rap, il illustre les scènes de chill, de réflexion, de complicité entre amis.
On finit le bédot et on y va.
- guetteur autre orthographe
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Dans la street, un « guetteur » est une personne chargée de surveiller l’arrivée de la police ou des inconnus lors d’activités sensibles. C’est un rôle emblématique des quartiers où certaines zones sont organisées en réseau. Le mot a été largement repris dans le rap comme symbole du fonctionnement structuré de la rue. Être guetteur, c’est être vigilant, rapide, discret, indispensable pour le groupe. Le terme traduit une réalité complexe souvent évoquée dans les textes.
Le guetteur a sifflé direct, tout le monde a bougé.
- tess tessi autre orthographe
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« Tess » désigne la cité, le quartier, l’environnement urbain dense où se mélangent galère, humour, solidarité et débrouille. Le mot vient de l’arabe « taṣṣ », signifiant quartier populaire. Dans le rap français, la tess est le décor principal : on y grandit, on y survit, on y apprend les codes sociaux, on y forge ses valeurs. C’est un terme identitaire puissant, souvent utilisé pour montrer l’authenticité d’un artiste et ses racines concrètes.
Il parle de la tess mais il y met jamais les pieds.
- se pose autre orthographe
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« Se poser » veut dire s’arrêter quelque part pour passer un moment calme ou semi-calmé, souvent avec l’équipe. Dans la street, ça renvoie au fait de rester longtemps au même spot : hall, banc, parking, local, square. Le terme est devenu un symbole du quotidien urbain, associé à la discussion, aux vannes, à la musique sur téléphone, parfois à la fumette. Le rap met souvent en scène ces moments simples mais chargés d’ambiance.
On se pose au hall après, ramène les gars.
- bail sale autre orthographe
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« Bail sale » désigne une situation dangereuse, compromettante ou moralement douteuse. Le terme peut viser un plan qui tourne mal, une embrouille compliquée, un move risqué ou une tension prête à exploser. Dans les quartiers, il sert autant d’avertissement que de description réaliste d’un contexte trouble. Le rap en fait un symbole de la complexité du quotidien urbain : deals foireux, amitiés qui dégénèrent, secrets lourds. C’est un terme qui alerte sans entrer dans les détails.
J’me mêle pas, c’est un bail sale leur histoire.
- Bat Bât , bats autre orthographe
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« Bât » est l’abréviation de « bâtiment », utilisé dans les quartiers parisiens comme marseillais pour désigner l’immeuble où se rassemblent les gens du bloc. C’est le lieu d'appartenance, le spot, le hall. Dans le rap, le bâti devient un symbole d’origine et de fierté. C’est aussi un décor récurrent dans les clips street.
On traînait tous au bât quand on était petits.
- zone autre orthographe
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« Zone » désigne un quartier ou un secteur où les choses bougent, souvent associé à la débrouille ou aux galères. Dans le rap parisien et marseillais, la zone est le décor, la matrice, l’endroit où les histoires prennent racine. C’est un mot identitaire très fort : être de la zone, c’est savoir comment elle fonctionne, connaître ses acteurs et ses dangers. C’est aussi un symbole de fierté et de réalisme.
J’suis de la zone, t’sais déjà comment on bouge.
- bendo bendo/bènedo, bendoz autre orthographe
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« Bendo » désigne le quartier, le bloc, l’endroit où tout se passe : les potes, la débrouille, les histoires. Popularisé dans le rap français — notamment en région parisienne — le mot est devenu un symbole identitaire de la street. Il évoque la proximité, la réalité du terrain et les codes du bitume. Le bendo, c’est autant un lieu physique qu’un état d’esprit : les racines, les habitudes, la zone où l’on évolue depuis jeune. Le mot est devenu un marqueur de crédibilité et un pilier du lexique urbain moderne.
Dans « Bendo » (Ninho, 2016), il rappe : « J’viens du bendo ».
