- Djoufara Djufarra, djoufarra, djufara, djoufara autre orthographe
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Terme d’argot tiré du bambara, popularisé dans la street francophone et relayé par le rap. « Djoufala » décrit l’action de mettre quelqu’un en vrac — que ce soit physiquement, mentalement ou socialement. Quand tu dis qu’un gars s’est fait djoufara, c’est qu’il s’est fait foudroyer, sécher, exposer sans aucune chance de riposte. Le mot s’emploie autant dans les embrouilles de quartier que pour dénoncer une humiliation publique, un clash où quelqu’un s’est fait terminer sans pitié. C’est la vibe du “t’as pris ta tarte et tout le monde l’a vue”.
« Arrête de jouer au dur, tu vas finir djoufara devant tout l’bloc. »
argot
- c’est la hagra hagra autre orthographe
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« Hagra » signifie injustice, abus de pouvoir, humiliation infligée par une autorité ou un groupe. Le mot vient de l’arabe maghrébin et s’est ancré dans le rap français pour dénoncer la violence quotidienne, les traitements inégaux et le mépris social. Dire « c’est la hagra » revient à résumer une situation où quelqu’un se fait marcher dessus sans raison. C’est devenu un cri de frustration mais aussi de solidarité envers les opprimés.
Il voulait juste parler, ils l’ont viré, c’est la hagra.
- braquo braco, brako autre orthographe
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« Braco » est l’abréviation street de « braquage ». Le mot sert aujourd’hui autant à parler d’un vol violent qu’à évoquer quelque chose de choquant, de brutal, d’inattendu. Dans le rap, il illustre la tension, la vitesse, l’adrénaline de certaines scènes. Son usage métaphorique permet aussi de décrire un couplet qui « braque » l’instru ou un deal qui rapporte gros.
Son son, c’est un braco, il a tout pris.
- Bigo autre orthographe
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« Bigo » désigne le téléphone, souvent dans l’idée de communication rapide, de transactions ou d’appel urgent. Le mot est un classique du rap et de la street, symbole du lien permanent entre les individus et leurs réseaux. Le bigo peut être l’outil de l’organisation quotidienne, des plans, des missions ou des discussions entre potes. C’est un mot simple mais chargé d’un imaginaire urbain dense.
Réponds au bigo, c’est important.
- bédot autre orthographe
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« Bédot » désigne un joint, souvent roulé de manière artisanale et consommé dans les halls, parcs ou voitures. Le terme fait partie du lexique street depuis longtemps, mais il reste utilisé par la Gen Z dans un sens plus détendu, presque ritualisé. C’est une activité sociale, un moment de pause, un prétexte pour se regrouper. Dans le rap, il illustre les scènes de chill, de réflexion, de complicité entre amis.
On finit le bédot et on y va.
- nikomouk nik omoc, nik ommok, nik omok, nikoumouc, nikoumouk, nicoumouk, Zema, Nikomok autre orthographe
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« Zéma » signifie « mensonge » ou « mythe » dans certaines communautés et a été popularisé dans les parlers de banlieue. On l’utilise pour dire qu’une histoire est fausse ou exagérée, ou que quelqu’un enjolive beaucoup trop. Dans la street, zéma sert à percer les illusions, à rétablir les faits, à faire redescendre quelqu’un à la réalité. Son usage se mélange souvent à l’humour, avec une pointe de mépris.
Arrête de parler, c’est du zéma tout ce que tu dis.
- guetteur autre orthographe
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Dans la street, un « guetteur » est une personne chargée de surveiller l’arrivée de la police ou des inconnus lors d’activités sensibles. C’est un rôle emblématique des quartiers où certaines zones sont organisées en réseau. Le mot a été largement repris dans le rap comme symbole du fonctionnement structuré de la rue. Être guetteur, c’est être vigilant, rapide, discret, indispensable pour le groupe. Le terme traduit une réalité complexe souvent évoquée dans les textes.
Le guetteur a sifflé direct, tout le monde a bougé.
- tess tessi autre orthographe
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« Tess » désigne la cité, le quartier, l’environnement urbain dense où se mélangent galère, humour, solidarité et débrouille. Le mot vient de l’arabe « taṣṣ », signifiant quartier populaire. Dans le rap français, la tess est le décor principal : on y grandit, on y survit, on y apprend les codes sociaux, on y forge ses valeurs. C’est un terme identitaire puissant, souvent utilisé pour montrer l’authenticité d’un artiste et ses racines concrètes.
Il parle de la tess mais il y met jamais les pieds.
- Pookie Poucave, poukie autre orthographe
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Dans la street, « pookie » fait référence à une balance, quelqu’un qui donne des informations aux autorités ou à des personnes extérieures. Popularisé massivement par Aya Nakamura, le mot représente la trahison, la suspicion et la paranoïa de la rue. Son usage dépasse la simple dénonciation : c’est devenu une insulte moderne pour quelqu’un qui casse les codes du silence et met des gens en difficulté. Le mot reste un symbole fort de déloyauté.
Évite-le, j’crois c’est une pookie lui.
- jaunisse autre orthographe
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Dans le parler street, « jaunisse » désigne la police ou une présence policière gênante. Le terme s’appuie sur l’image des gilets fluorescents portés par certains agents. Il véhicule une idée de vigilance et d’évitement : quand “la jaunisse rôde”, on se fait discret. Le mot est devenu commun dans les freestyles et les discussions de quartier, utilisé pour signaler qu’une zone est sous surveillance ou qu’une situation demande de rester en alerte.
Bouge pas trop, y’a la jaunisse qui tourne.
