argot

Refré, réfrèr autre orthographe

« Réfra » signifie le frère, le pote fidèle, l’allié du quotidien. C’est un terme issu du verlan et des banlieues parisiennes, devenu un classique de l’argot jeune. Le mot implique une proximité réelle et un respect mutuel : pas juste un ami, mais quelqu’un sur qui on peut compter dans les moments tendus. Dans le rap, il renvoie au noyau dur, à l’équipe soudée, à la street-family qui t'accompagne depuis le bendo. C’est un repère social fort.

Depuis l’enfance c’est mon réfra, on bouge ensemble.

autre orthographe

« Bail sale » désigne une situation dangereuse, compromettante ou moralement douteuse. Le terme peut viser un plan qui tourne mal, une embrouille compliquée, un move risqué ou une tension prête à exploser. Dans les quartiers, il sert autant d’avertissement que de description réaliste d’un contexte trouble. Le rap en fait un symbole de la complexité du quotidien urbain : deals foireux, amitiés qui dégénèrent, secrets lourds. C’est un terme qui alerte sans entrer dans les détails.

J’me mêle pas, c’est un bail sale leur histoire.

autre orthographe

« Galette » est un mot d’argot parisien pour parler de l’argent. Moins courant que « caillasse » ou « moula », il revient toutefois dans certains morceaux et dans la street pour désigner le gain rapide. Le mot donne une image concrète, presque matérielle, de l’argent en pile. Il est souvent utilisé dans les sons qui parlent de hustle ou de réussite au quartier.

Il fait de la galette en indé, ça paie.

autre orthographe

« Caillasse » désigne l’argent, souvent en grande quantité. C’est un mot utilisé dans le rap parisien dès les années 2000 et revenu fort ces dernières années dans la trap et la drill. Caillasse évoque l’abondance, la réussite rapide, mais aussi les activités qui génèrent du cash. Dans la street, c’est une manière plus crue de dire « oseille » ou « moula ». Le mot porte une énergie matérielle brutale.

Il fait rentrer de la caillasse à chaque session.

autre orthographe

« Ratpis » est le verlan de « pirates », popularisé par Jul et toute la scène marseillaise. Le terme désigne l’équipe, les potes, la famille de rue : ceux qui naviguent ensemble dans la vie, comme des pirates dans leur zone. À Marseille, le mot est devenu un véritable symbole identitaire, souvent associé aux clips, aux hashtags et aux vibes du 13. Dans la street, être un ratpi c’est être fidèle à son cercle.

Les ratpis sont sortis, c’est soirée 13 Organisé.

tshoin, choin, despacito, pupute, pokertchoin, pokerpute autre orthographe

« Tchoin » est un mot devenu massif dans la culture urbaine depuis son explosion via Niska. Il désigne une fille perçue comme intéressée, instable ou manipulatrice, souvent dans un contexte de relations compliquées. Le mot est dur et vulgaire, mais il est largement employé dans les codes rap et les discussions entre jeunes. La popularité du terme vient de son refrain devenu viral, qui a cimenté son usage dans toute la street.

Dans « Tchoin » (Niska, 2016), il répète : « Tchoin, tchoin ».

quichta autre orthographe

« Kichta » signifie l’argent, la somme de billets, souvent en cash. Très répandu chez les rappeurs de Paris et du Sud, le mot évoque une image physique de l’argent empaqueté. C’est un mot pratique pour parler du produit d’une combine, d’un concert, d’un deal ou d’un travail bien payé. Dans la street, kichta rime avec réussite immédiate et mouvements rapides de monnaie, loin des systèmes bancaires classiques.

Il a récupéré la kichta et il s’est fait discret.

krari, crarri, craly, crari-crari autre orthographe

« Crari » signifie « faire semblant », « faire genre », souvent pour moquer quelqu’un qui se donne un style ou une importance qu’il n’a pas. Le mot est né dans les quartiers parisiens avant de se répandre partout via le rap et les réseaux. C’est une manière directe de dégonfler les ego, de rappeler à quelqu’un qu’il joue un rôle. Dans la culture urbaine, crari est utilisé aussi bien pour chambrer un ami que pour critiquer un comportement trop surjoué.

Arrête de faire le mec crari, on te connaît.

bendo/bènedo, bendoz autre orthographe

« Bendo » désigne le quartier, le bloc, l’endroit où tout se passe : les potes, la débrouille, les histoires. Popularisé dans le rap français — notamment en région parisienne — le mot est devenu un symbole identitaire de la street. Il évoque la proximité, la réalité du terrain et les codes du bitume. Le bendo, c’est autant un lieu physique qu’un état d’esprit : les racines, les habitudes, la zone où l’on évolue depuis jeune. Le mot est devenu un marqueur de crédibilité et un pilier du lexique urbain moderne.

Dans « Bendo » (Ninho, 2016), il rappe : « J’viens du bendo ».

autre orthographe

« Oseille » désigne l’argent, mais avec une coloration beaucoup plus vieille école, très banlieue française et très rap 90s–2000. Le mot continue pourtant d’être employé aujourd’hui, notamment dans les quartiers et dans les productions rap qui rendent hommage à l’argot traditionnel. Il évoque autant la galère pour en gagner que la fierté quand on en empoche. C’est un des mots de la street qui n’a jamais disparu.

On fait ça pour l’oseille, pas pour la gloire.